Face à la mer
Après avoir longtemps joué au vagues hallucinantes
Je me baignais dans une lagune d’étoiles élancées
Je contemplais la houle tendrement se balancer
Ne viendra pas ce soir ma tant regrettée fiancée
Sur mes doigts une odeur savoureuse de poussière
Un jeu entre le temps qui passe et demain sans espoir
On dit que des gens heureux vivent depuis l’hiver
Dans une chaire gluante dont la gueule crie victoire
J’ai achevé mon ami pour pouvoir contempler ma peine
De ces mortifications je me parfume déjà les entrailles
Le vent avait raison de m’emmener pleurer ma Chimène
Devant l’océan, où de mon amour je plante les semailles
Malgré le malheur, j’aime l’effet du silence sur ma peau
L’onde solaire qui brûle mon regard plongé vers l’horizon
Des poissons se baignent dans mes larmes, une autre eau
Le désespoir nourrit jusqu’au règne animal dans ma prison
Bientôt je coulerai dans le béton le sillon de ton navire
Ton parfum me guidera au travers des mers les plus agitées
J’ai encore tant d’éclats de lunes à t’offrir au son du lyre
Que les rêves sont amers, lorsque l’on ne sait pas nager
Chaarar,