Mes morts
Vous
êtes partis dans vos longs sommeils
Le corps déjà
recroquevillé, l'âme apaisée
Je prie pour la
beauté de vos réveils
Vos poitrines n'ont jamais
saigné
J'ai admiré la dignité de vos
départs
Vos corps droits plongés dans le gouffre
De
la mort, vous êtes habillés de toute part
D'une
sérénité saturée d'odeur de souffre
Je
vous ai aimé Oh mes astres éclatés
Oh mes
frères dans les linceuls enveloppés
J'ai du
m'habiller de folie, pour enfin oublier
Ces aurores mutilés
que je ne peux admirer
J'ai construit une pénombre
étoilée de vos regards
Pour me perdre dans la nuit
en toute clairvoyance
Puisque dans le désespoir il ne reste
que la potence
J'ai du faire cela pour survivre aux folles
catarrhes
Mais je ne souffre plus, Oh nobles défunts
Mon
pauvre corps va emprunter ce chemin
Tracé dans la terre,
filant vers les nuages
Recevez ces mots pour parfumer vos
langages
Chaarar,