Enfance violée
C'est en dormant que me viennent les
images
Du temps où caressant le cuir je fus sage
Où
l'on m'invitait à jouer l'ensanglantée
L'enfance,
cet instrument encore épouvanté
Les cris blancs
toujours si bien feintés
Je fus battu au fer par
éreinté
L'indicible bêtise filiale m'a
pénétré
Dans mon enfance feutrée et
cadenassée
C'est bien de ce cadenas en fer dont j'avais
besoin
Pour ne plus subir l'attraction malsaine des cousins
Les
souvenirs émergent tel un cadavre au bord de l'eau
Me noyer
moi aussi dans la mer pour enlever ce fardeau
Cette trace de
sang giclée sur les murs blancs
De mon innocence déchirée
de toute part
Part cette porcherie humaine sans aucun égard
Moi
femme enfant qui se noie dans les hasards
Le hasard des jours,
car je ne tiens sur rien
Je suis cendrillon et putain le
lendemain
Trahie par les sentiers creusés dans mes mains
Me
perdre dans les couloirs éparpillés de mon
destin
Chaarar,