Mon frère de sang
Mon frère de sang habite dans l'oubli
Il
vit de mes joies et de mes peines
Il marche à mes cotés
lorsque je dors
Il court lorsque je ralentis le pas
Mon frère
de sang déshabille mes envies
Il travestit mes principes
Il
ôte mon masque
Mon frère de sang assaisonne mon
âme
Aux senteurs d'un automne calciné
Il porte
pour moi le fardeau de la honte
Il supporte les regards de mes
ennemis
Mon frère de sang viole parfois
L'ombre que je
traîne comme un boulet
Mon frère de sang se charge de
répondre
Aux questions incessantes de ma conscience
Il
remet cette lame dans ma main
Lorsque mes veines se font acier
Et
ne se laisse découper dans la nuit
Il essuie les perles de
sueur sur mon front
Lorsque devant l'inavouable je tremble
Lorsque
devant mes pulsions
Je ne suis plus un homme
Lorsque je deviens
cet animal abjecte
Mon frère de sang me frappe le dos
Et
me dit "Aller pauvre idiot"
Mon frère de sang
conjugue pour moi les verbes
Ceux que l'on prononce pour tout
détruire
Ceux propres à faire pleurer nos mères
Ceux
qui nous plongent dans la pénombre
Où les hommes
nous balancent des pièces
Misérable remise en
question,
Mon frère de sang ajourne la remise en
question
Ce n'est que partie remise...
Mon frère de
sang, mon diable à moi
Laisse moi déchirer tes
veines
Etre ton frère de lait
Laisse moi te laver des
tes rougeurs
Perfore encore mon âme de ta fourche
Si cela
t'amuse
Mais laisse moi te convaincre
Notre salut est dans le
silence
Notre salut est dans le silence
Toi qui circule dans
mon sang...
Chaarar,